16 mars 2023

SOUNDWICH XVI

Conférence 19h30 / Concert 20h
En codiffusion avec le Conservatoire de musique de Montréal


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Biographie

Julie Delisle est compositrice, chercheure multidisciplinaire spécialisée en audionumérique et flûtiste. Elle est diplômée de la Hochschule für Musik Freiburg et du Conservatoire de musique de Montréal et a participé à plusieurs festivals internationaux dont la Impuls Academy (Graz, Autriche) et le Festival Improcon (Desinić, Croatie), à la fois comme flûtiste et musicienne d’électronique live.

À la recherche de réponses à ses innombrables questionnements sur le jeu et le fonctionnement de ses instruments, Julie Delisle a étudié l’acoustique, l’informatique musicale et la musicologie à l’Université de Montréal. La recherche sur le timbre instrumental à partir de perspectives diversifiées (instrumentale, historique, perceptive et computationnelle) a profondément transformé sa manière d’appréhender, d’écouter, de moduler et d’agencer les sons, et continue d’influencer sa démarche artistique, également teintée par ses intérêts pour les arts martiaux chinois et les mathématiques.

Titulaire d'un doctorat en musicologie (Ph.D.) de l'Université de Montréal et ex-stagiaire postdoctorale au Music Perception et Cognition Laboratory de la Schulich School of Music (Université McGill) dans le cadre du projet ACTOR (portant sur l’analyse, la création et l’enseignement de l’orchestration), elle collabore actuellement au projet de recherche-création Sheng! (Collegium Musicae, Sorbonne Université), dédié à l’étude des orgues à bouche asiatiques, et fait partie du comité scientifique de la revue en ligne Analyses de l’Ircam, qui vise à documenter le répertoire en musique mixte.

Julie Delisle est actuellement active dans le domaine des technologies du jeu vidéo, de l’audio interactive et de la réalité virtuelle et augmentée. Elle poursuit des études en composition électroacoustique au Conservatoire de musique de Montréal dans la classe de Louis Dufort.

Programme


Pipa Aura Suichi – Acousmatique – 10’45”

Lors de la composition de Pipa Aura Suichi, il m’est apparu que les matériaux choisis, grâce à leurs possibilités articulatoires, se comportaient souvent de manière à provoquer des réactions en chaîne. Les sons, pris en dehors de leur contexte instrumental dans une sorte de schizophonie, obéissent aussi à une temporalité particulière qui se déploie au fil des déclenchements, des attaques, des résonances et des propulsions.

Ainsi, le titre fait référence à une émission jeunesse diffusée à la télévision japonaise au début des années 2000, Pitagora Suichi, durant laquelle étaient présentées des animations où les téléspectateurs pouvaient observer une bille passer par une série de glissières et d’obstacles pour se rendre à la fin d’un parcours fait de mécanismes compliqués mais fabriqués à partir d’objets simples du quotidien. En d’autres mots, il s’agit de l’illustration d’une manière complexe et sophistiquée d’effectuer un trajet pourtant simple d’un point A (le début) à un point B (la fin).

Le jeu de mots avec le nom Pythagore fait également référence au caractère harmonique des sons produits par plusieurs des instruments Totem, dont les vibrations du SubTuyo et la résonance des membranes du Bol de la Table de Babel. C’est cette caractéristique qui est davantage mise de l’avant dans la section centrale de la pièce, composée de trames superposées. Les Insectes y sont également mis à contribution, autant comme solistes qu’en accompagnement textural.

L’œuvre se termine avec une dernière partie évoquant à nouveau une « machine incroyable », cette fois-ci de manière plus échevelée. Les superpositions d’impulsions et de sons tenus obéissent tant bien que mal aux lois de la physique et suivent l’énergie cinétique ou potentielle qu’on leur donne suivant le contexte, accumulant l’énergie sonore jusqu’à l’explosion finale.

La pièce a remporté le prix ViU (Vivier Inter Universitaire) lors de la première édition du concours Totem Électroacoustique, dont la finale a été présentée lors du concert “La Grande Nuit GRMS” dans le cadre du Festival Montréal / Nouvelles Musiques (MNM) le 25 février 2023.






Biographie

Vergil Sharkya est un compositeur, explorateur sonore et artiste multimédia d’origine autrichienne, spécialisé dans les expériences immersives. Titulaire d’une maîtrise en composition et théorie musicale de la Universität für Musik und Darstellende Kunst de Vienne, il s’est établi durant 15 ans à Liverpool (G.-B.) où il a complété un doctorat en composition à la Liverpool John Moores University, puis a joint la communauté artistique montréalaise en 2010. Ses champs d’intérêt englobent la création d’œuvres immersives pour les théâtres sous dôme et la réalité virtuelle, les projets collaboratifs multimédias et mixtes ainsi que la musique expérimentale et improvisée (musique actuelle). Armé de synthétiseurs, de vocodeurs, de logiciels et d’effets analogiques et électroniques, ainsi que de sa faculté unique de traiter le matériau sonore, il travaille présentement sur une multitude de projets, dont la création d’expériences de réalité virtuelle pour le Quest2, ainsi que de musiques et de bandes sonores pour des projets de danse, de radiothéâtre, de slam, de poésie et de film/vidéo.

Sa musique a été entendue à SÓNAR+D (Barcelone, ES), à la SAT-Société des arts technologiques (Montréal), à CKUT 90.3, CiBL 101.5 (Montréal), ainsi qu’au FIMAV (Victoriaville, QC). Des enregistrements de sa musique ont été publiés sur des labels incluant Cuneiform Records (É.-U.), Audio Research Editions (G.-B.), Mikroclimat (QC), Ambiances Magnétiques (QC), Atrito-Afeito (QC), UKsupersonic (G.-B.) et VergilReality (AT/G.B./QC). Vergil collabore régulièrement avec l’Ensemble SuperMusique, et a eu l’occasion de jouer avec l’Ensemble Innovarumori, la TIT-Troupe d’Improvisation Totale, l’Orchestre Métropolitain, le Vienna Improvisers Orchestra, ainsi qu’avec de nombreux artistes au Québec et à l’internationale.

Programme


Ascents – Acousmatique - 21’21”

Ascents est l’adaptation d’une pièce créée durant un programme de résidence à la Société des Arts Technologiques (SAT), à Montréal, en 2017-2018. Nommée NAscent à l’époque, elle était accompagnée d’un film créé par l’artiste visuelle Push 1 stop (Cadie Desbiens), ainsi que d’un mix audio 3D réalisé en collaboration avec Mourad Bennacer. L’œuvre audiovisuelle immersive résultante a été présentée durant trois semaines à la Satosphère en février 2018, et l’a été à nouveau durant le iX Symposium de la SAT en mai 2018. En juin de la même année, NAscent a été présentée une troisième fois dans le cadre de la sélection de longs métrages de la SAT à l’événement Sonár+D, consacré aux œuvres immersives à 360° du festival Sonár de Barcelone.

Ascents est composée de trois grandes ascensions dont la construction suit le principe de l’hypercomposition : elles ont été assemblées selon une méthode consistant en la transformation progressive d’une matière sonore primaire composée de fichiers audio enregistrés, soit des séries d’accords joués par un petit ensemble de chambre dans les deux premières parties, et des sons de synthétiseurs dans la troisième partie. Dans les sections hypercomposées, des variations infinitésimales de ces fichiers sont superposées en grand nombre à la manière des canons de proportions, et gardent la trace des structures inhérentes à la matière sonore originale tout en tissant de nouvelles textures qui possèdent leurs caractéristiques propres.

Biographie

Thomas Quirion est un compositeur de pièces électroacoustiques et instrumentales, ainsi qu’un producteur de musique électronique. Il est présentement affilié à l’Université Concordia où il termine sa dernière année au baccalauréat en Études Électroacoustiques avec spécialisation en pratiques créatives et en enregistrement.

À travers son travail compositionnel, il cherche à équilibrer l’expérimentation sonore avec la concision rythmique et tonale. Aussi, Il tente de toucher au concept de grain, à la création par échantillons et à l’utilisation d’unités infiniment petites pour générer des structures vastes et tangibles.

Programme


Anthropomorphic Arthropoda – Acousmatique - 19’30”

Anthropomorphic Arthropoda est une composition acousmatique créée à l’automne 2021. Dans cette œuvre, les tout débuts de la Terre sont racontés de la perspective des arthropodes qui, hormis les micro-organismes primitifs et la flore, représentent certains des premiers êtres vivants (et conscients) à interagir avec le sol sur lequel nous nous trouvons. D’un point de vue compositionnel, un travail de synthèse modulaire analogique combiné à de la granulation de voix humaine permettent d’explorer les transformations métamorphiques et les concepts autour du mouvement de l’exosquelette. Son intégrité structurelle, en relation à la subsistance des arthropodes, est cruciale. Un monde sonore unique à découvrir qui fait état de la fragilité des différentes étapes et cycles de la Vie.

Biographie

Diego Bermudez Chamberland est un artiste sonore québécois/costaricain qui travaille dans plusieurs domaines liés à la création tels que la composition musicale, la conception sonore et la performance en direct. Sa pratique s'inspire de ses expériences humaines et musicales. La collaboration est un aspect essentiel de sa pratique artistique. Il y voit un moyen de transcender ses réflexes et d'amener ainsi ses créations vers de nouveaux horizons.

https://www.diegobermudezc.com

Programme


Destin/Trouble
– Acousmatique – 17’21”

Destin//Trouble est la deuxième composition d’une œuvre acousmatique en trois mouvements (Cartografía interior) puisant principalement son inspiration dans la mythologie scandinave telle que racontée dans le recueil de Snorri Sturluson: l’Edda. Il est important de souligner que l’œuvre n’essaie pas de matérialiser d’une façon littérale cet univers, mais propose davantage une adaptation sonore libre et personnelle. Il en est né une musique qui explore l’énergie, la temporalité continue et fragmentée, et les espaces multiples à travers des timbres et articulations variés plutôt qu’une recherche axée sur le mimétisme ou la recréation littérale de cet univers. Les arrimages possibles entre quelques grands thèmes de la mythologie scandinave (les forces naturelles, les territoires infinis et le dynamisme) et la composition ont été explorés durant le processus de création. Ces thèmes se sont transposés dans la morphologie des sons, l’approche formelle du montage et le travail de l’espace.

L'œuvre Cartografía interior trouve son origine dans le désir de matérialiser musicalement l'imaginaire qui a marqué ma jeunesse. J'avais, depuis quelque temps, l'idée d'explorer la mythologie scandinave à travers mes compositions acousmatiques. Lorsque j'étais plus jeune, mes lectures sur le folklore nordique et sa cosmogonie m'ont laissé une forte impression. La multiplicité et l'immensité des mondes racontés dans le mythe cosmogonique, la diversité de ses créatures, ses luttes incessantes entre les forces du bien et du mal me fascinaient. J'ai voulu imaginer une œuvre de grande envergure dans laquelle les mouvements se feraient écho les uns les autres.