22 février 2024

SOUNDWICH XVIII

Conférence 19h30 / Concert 20h
En codiffusion avec le Conservatoire de musique de Montréal

4750, Av. Henri-Juilien

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Jules Bastin-Fontaine et Lily Koslow

Lily Koslow est une compositrice, pianiste et vocaliste actuellement installée à New Haven, Connecticut. Puisant dans une myriade de sources d'inspiration, dont la littérature surréaliste, les théories politiques post-capitalistes, les phénomènes naturels et la technologie, iel essaie d’exprimer des idées qui suscitent la curiosité des auditeurs tout en leur demandant de réfléchir à des enjeux politiques, sociaux et environnementaux. Esthétiquement influencé par la notion de lyrisme timbral, son travail vise à révéler le potentiel poétique du son par le contraste et l'intensité en utilisant des textures dynamiques et des gestes vifs. Lily a étudié la composition avec Jean Lesage à McGill et poursuit maintenant des études de maîtrise en composition à l’Université Yale.

Jules Bastin-Fontaine (né en 2000) est un compositeur et tubiste originaire de la ville de Québec et maintenant établi à Montréal. Durant ses études collégiales en tuba, il a étudié la composition auprès de Yannick Plamondon au Conservatoire de musique de Québec. En 2022, au Conservatoire de musique de Montréal, il a complété des diplômes de 1er cycle universitaire dans ces deux disciplines dans les classes de Jimmie LeBlanc (composition) et de Pierre Beaudry (tuba). Il poursuit maintenant un deuxième cycle universitaire en composition instrumentale auprès de Maxime McKinley et un premier cycle en composition électroacoustique auprès de Louis Dufort.

Sa musique s’est vue décerner le prix « Relève VVA 2019 », remis par E27 Musiques nouvelles (pour Trio en hommage à Bruckner) et deux prix dans le cadre des « Concours de la Fondation SOCAN pour les jeunes compositeurs » (pour Trio en hommage à Bruckner [2019] et …cette route cette vallée désormais / tu ne les verras plus de sa présence illuminées… [2020]). Lors de l’Académie virtuelle de Orford 2020, son œuvre Lheure joyeuse a remporté le « Prix de composition Génération ECM+ / Orford », lui permettant d’être joué lors de concerts de la tournée « Génération 2020 ». Sa pièce Composition acousmatique I a remporté le 2e prix au concours JTTP 2023.

Il a entre autres été joué par l'Ensemble contemporain de Montréal (ECM+), l'Ensemble Paramirabo, l’Ensemble MusiquAvenir et l'Orchestre symphonique du Conservatoire de musique de Montréal (OSCMM) sous la direction de Tania Miller.

Programme

par des chemins qui hantent les lointains
pour violon et traitement en temps réel (2023) - 10’

par des chemins qui hantent les lointains est le résultat d'un processus de création collaboratif entre Lily Koslow et Jules Bastin-Fontaine, explorant le bruit dans la résonance, le traitement mélodique du timbre, le feedback et une écriture texturale et hétérogène. Des soutiens intimes aux explosions brutales, la pièce traverse une série d'espaces virtuels évolutifs et résonnants. Elle a été composée au printemps 2023, à Montréal et à Saint-Irénée.


Meggie Lacombe, violon

Meggie Lacombe a débuté l’apprentissage du violon à l’âge de 8 ans dans le berceau musical de Lanaudière. Elle poursuivra ses études au Conservatoire de Musique de Montréal dans la classe de Johanne Arel jusqu’à l’obtention d’une maitrise en interprétation en mai 2022.

Passionnée par la musique contemporaine et expérimentale, elle est membre du Quatuor Mémoire, ensemble émergent qui se consacre aux répertoires des 20e et 21e siècles. Cherchant à introduire dans sa pratique musicale d’autres disciplines artistiques, Meggie a fait des études en dramaturgie et en mise en scène à l’UQAM, parallèlement à son parcours au Conservatoire. Elle est aussi consultante, musicienne et interprète pour la production d’Hercule et Naïade du collectif de l´Éléphant en programmation en octobre 2023 à l’Arrière Scène.

Également active sur la scène orchestrale, Meggie est cheffe d’attaque des seconds violons à l’Orchestre Symphonique de la Côte-Nord et surnuméraire pour plusieurs ensembles dont l’Orchestre de l’Agora, l’Orchestre Symphonique de l’Estuaire et l’Orchestre Symphonique de Sherbrooke.

Depuis septembre 2022, elle se perfectionne à l’Université McGill, poursuivant un diplôme d’artiste. Meggie joue sur un magnifique violon Philippe Girardin de 2013 prêté généreusement par la compagnie Canimex de Drumondville.



Lily Koslow


Jules Bastin-Fontaine


Meggie Lacombe

Julie Delisle

Julie Delisle est compositrice, chercheure multidisciplinaire spécialisée en audionumérique et flûtiste. Elle est diplômée de la Hochschule für Musik Freiburg et du Conservatoire de musique de Montréal, où elle s’est mérité un Prix avec Grande Distinction.

À la recherche de réponses à ses innombrables questionnements sur le jeu et le fonctionnement de ses instruments, Julie Delisle a étudié l’acoustique, l’informatique musicale et la musicologie à l’Université de Montréal. La recherche sur le timbre instrumental à partir de perspectives diversifiées (instrumentale, historique, perceptive et computationnelle) a profondément transformé sa manière d’appréhender, d’écouter, de moduler et d’agencer les sons, et continue d’influencer sa démarche artistique, également teintée de son intérêt pour les arts martiaux chinois et les mathématiques.

Julie Delisle est titulaire d'un doctorat en musicologie de l'Université de Montréal et ex-stagiaire postdoctorale au Music Perception et Cognition Laboratory de la Schulich School of Music (Université McGill). Elle collabore actuellement au projet de recherche-création Sheng! (Collegium Musicae, Sorbonne Université), dédié à l’étude des orgues à bouche asiatiques, et fait partie du comité scientifique de la revue en ligne ANALYSES de l’Ircam, qui vise à documenter le répertoire en musique mixte.

Elle est également active dans le domaine des technologies du jeu vidéo, de l’audio interactive et de la réalité virtuelle et augmentée. Sa pièce Pipa Aura Suichi (2023) s’est mérité le Prix du Vivier InterUniversitaire au premier Concours Totem Électroacoustique et le 1er prix du Concours JTTP 2023.

Programme

Monolithe
pour Table de Babel et bande (2023) - 11’17”

La composition de cette pièce découle d'une expérience singulière vécue lors d'un vol intercontinental, coincée entre deux passagers profondément endormis. J'ai alors décidé de regarder le film de Stanley Kubric 2001, A Space Odyssey (1968) pour la première fois de ma vie à travers le minuscule écran fixé au dossier du siège avant. L'inconfort de la situation et l'immersion propre à l'utilisation d'un casque coupe-bruit ont décuplé l'effet perceptif de la temporalité volontairement ralentie par le réalisateur, qui souhaitait possiblement amplifier les bizarreries perceptives propres à l'impression d'apesanteur. Bien que les séquences psychédéliques du film aient produit leur effet, l'ensemble a rendu insupportable la question qui me taraudait: « Mais à quoi sert ce singulier monolithe ?! »

Monolithe fait interagir le musicien aux commandes de la Table de Babel avec une bande composée de dérivées instrumentaux enregistrés à partir de ce même instrument. L'horizontalité des trames s'installe et enfle, puis laisse place à une verticalité soudaine, puis aux tentatives de communication parasitées et à une visite chez les divas. Puis les lignes rythmiques et mélodiques s'empilent les unes contre les autres jusqu'à ce que le pilote reprenne contrôle de la situation.

Un merci spécial à Louis Dufort pour la guidance, à Vergil Sharkya’ pour le mastering, à Guillaume Barrette pour l’aide technique, ainsi qu’à Francis Leduc et Jean-François Laporte pour la fabuleuse collaboration.


Julie Delisle

Philippe Macnab-Séguin

Philippe Macnab-Séguin est un compositeur de musiques instrumentale, électroacoustique et mixte dont le travail vise à créer un nouveau langage musical à la croisée des musiques populaires (en particulier la musique électronique, le jazz et le métal) et de la musique classique contemporaine. Sa musique est rythmée, complexe, et reflète son parcours musical éclectique de guitariste électrique dans le métal et le jazz, son étude de la musique de Nancarrow, ses leçons de konnakol (percussion vocale de l'Inde du Sud) avec Ghatam Karthick, son expérience dans le chant et l'arrangement barbershop, et son étude de la musique et de la production hyperglitch avec le producteur Woulg (Greg Debicki). Avec le producteur Nicolas Gaumond, il forme le duo prog-pop Greetings From The Hole.

L'un de ses principaux domaines de recherche est la sonologie auditive, une méthode développée par le compositeur norvégien Lasse Thoresen, qui vise à transcrire, décrire et analyser la musique telle qu'elle est entendue, sans le soutien d'une partition et indépendamment du style. Il a donné des cours à des participants de tous niveaux de formation musicale, souvent avec ses collègues Dominique Lafortune et Gabriel Dufour-Laperrière. Cette recherche nourrit énormément son travail de composition, l'enracinant dans des principes perceptifs et lui permettant de faire des comparaisons inter-stylistiques à partir d'un même cadre conceptuel.

Il a reçu plus de 20 bourses et prix pour son travail, dont le Prix d'Europe, un prix BMI, quatre prix SOCAN pour jeunes compositeurs, ainsi que des financements du CRSH et du FRQSC. Il termine actuellement un doctorat en composition à l'Université McGill sous la direction de Jean Lesage, et a bénéficié du mentorat de Denys Bouliane, Lasse Thoresen, Pierre Alexandre Tremblay, Matthew Shlomowitz, Philippe Leroux, Du Yun et Steve Takasugi, entre autres.

Programme

Gone For Eggs
(2024) - 20’

"Tout comme la vie est en gestation dans l'œuf, dans des rituels de guérison anciens, les initiés se réfugiaient dans une grotte ou un trou sombre pour "incuber" jusqu'à ce qu'un rêve de guérison les fasse renaître dans le monde supérieur, de la même manière que le poussin sort de l'œuf".

- The Book of Symbols, The Archive For Research In Archetypal Sybolism (Le livre des symboles, les archives de la recherche sur le symbolisme archétypal)

Chaque nuit, nous faisons l'expérience d'un aperçu de la mort lorsque nous perdons conscience dans les profondeurs du sommeil. Chaque matin, nous renaissons.

Gone For Eggs part de ce fait fondamental pour explorer l'oscillation entre le jour et la nuit, la conscience et l'inconscience, la vie et la mort.


Philippe Macnab-Séguin
Alejandro Sajgalik 

Alejandro Sajgalik est un compositeur et chorégraphe basé à Montréal. Sa pratique explore le déracinement métaphysique et le pouvoir envoûtant de la technologie. Après avoir fait des études en architecture, il crée des œuvres conjuguant la danse contemporaine, la composition électroacoustique et une dramaturgie inspirée d'épopée et de mysticisme.

À Montréal, il a présenté ses solos N'importe où hors du monde (2018), Cantos para los insaciables (2019), et Materia Prima (2022). Son travail est soutenu par le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts et des lettres du Québec. Il étudie présentement au Conservatoire de musique de Montréal en composition électroacoustique ave Louis Dufort.

Programme

Novae I

Sonate électroacoustique pour orgue démantelé et voix (2024) - 11 

J’insuffle une seconde vie à des tuyaux d’orgue récupérés d'une église désacralisée à Coaticook, en Estrie. Libéré du poids de son passé, l’instrument et ma voix forment un contrepoint d’une nervosité fluide. Pris dans l’orage du temps, je renouvelle la matière sonore à travers mon souffle et mes gestes pour former des lignes d’élan de vie extatique. Cette pièce est une ode au potentiel de ré-enchantement.

Novae I s'inscrit dans mon projet scénique Nova Express, une œuvre pour 6 danseurs et des tuyaux d’orgue sur musique électroacoustique. La première aura lieu du 7 au 10 novembre 2024 à Tangente (Montréal).

Alejandro Sajgalik